ALBERT CASTIGLIA: Up All Night (2017)
Ce talentueux guitariste revient avec un nouvel album produit par Mike Zito et cela fait relativement mal. Ce disque se sépare en deux tendances bien distinctes. D’abord, Albert Castiglia a jugé bon de taper dans le registre du blues-rock sur-vitaminé (« Hoodoo on me » et son solo de gratte musclé) ou mid tempo (« I been up all night » avec une forte influence Jimi Hendrix et la guitare qui tue enrobée d’un effet wah wah). Encore du blues-rock syncopé et funky avec « Knock down loaded » et ses deux solos de folie. « Woman don’t lie » reprend un peu la même recette sur un tempo plus calme. Bon, rien de très original mais comme Albert reste un maître de la six-cordes, il arrive à sortir le blues-rock électrique de son ambiance ennuyeuse et tout cela passe plutôt bien. Mais quand notre homme revient aux anciennes bases et laisse éclater son savoir-faire, ça vire au sublime ! Ainsi, on ne peut que taper du pied à l’écoute de « 95 south », un rock’n’roll qui déménage avec la slide inimitable de Mister Sonny Landreth. La classe ! Sur le blues lent « Quit your bitching », Albert laisse parler le feeling et les « blue notes » s’échappent de sa guitare durant un long et magistral solo. Il exécute également une bonne démonstration sur « Unhappy house of blues » (un Chicago blues dans le style de « Mannish Boy » de l’immense Muddy Waters). Il mélange aussi avec bonheur funk et motown sur « Delilah » et distille un solo de toute beauté alliant mélodie et rapidité. « Chase around the house » s’oriente vers le Texas rock qui balance (comme “My babe” des Fabulous Thunderbirds ou “The house is rockin’” de Stevie Ray Vaughan) avec deux solos de haut vol dans l’esprit du Lone Star State. Albert termine le boulot avec le très beau blues acoustique « You got me to that place ». Un seul mot pour qualifier ces six morceaux qui justifient à eux seuls l’achat de l’album : impeccable ! Que dire de plus sinon que Mr Castiglia et sa guitare hurlante ont encore frappé un grand coup avec ce « Up all night » qui prouve que jouer à l’ancienne demeure le meilleur moyen d’atteindre l’efficacité.
Good old rock’n’roll blues !
Olivier Aubry